La cohésion en entreprise est l’affaire de tous et mobilise de nombreux acteurs internes et externes. Il y a quelques jours, je lisais le témoignage d’un vendeur de distributeurs automatiques de boissons et de confiseries. Outré, il soulignait que c’était une « aberration » de désigner les distributeurs comme des sources de contamination de COVID19. Il trouvait l’accusation calomnieuse et particulièrement ingrate, car disait-il : « ces machines ont bien dépanné le personnel soignant dans les hôpitaux au plus fort de la crise ».

La machine à café est un symbole. Plus qu’une machine, c’est un point de rencontres. Elle est souvent placée à un endroit stratégique : un lieu de retrouvailles. Un lieu de détente et à défaut, le lieu de pause par excellence.

Or dans un univers COVID19, les lieux de pause sont des lieux de contamination potentiels. Le risque? La nature même des lieux. S’y retrouver à plusieurs, que ce soit en même temps ou par roulements, exacerbe le risque de contaminer ou de se faire contaminer.

Chacun, par les traces de son passage, qu’elles soient aéroportées  ou posées sur les objets alentour, est un serial contaminateur en puissance.

 

Gardons en effet à l’esprit que :

– nous pouvons être porteurs sains, ne développer aucun symptôme mais contaminer les autres

– nous pouvons sembler en bonne santé mais être infectés, contaminer les autres et ne développer les symptômes qu’au bout de 48h.

Dans un contexte où le danger est partout et en tous, quels défis devrons-nous relever ? Quelles solutions pour assurer de maintenir le lien et la cohésion entre les salariés  entre tous ?

 

Les défis de la cohésion post confinement

 

À bonne distance!

Pas d’effusions, d’accolades, ni de solides ou chaleureuses poignées de mains. Dans le nouvel univers qui est le nôtre, nous nous toucherons du regard.

Dans l’absolu, quelle véritable incidence, si ce n’est simplement l’adoption d’un nouveau mode de fonctionnement interrelationnel?

En entreprise, on se serre la main pour se dire « bonjour » et lorsque les liens sont plus « intimes », on se fait la bise. On notera par ailleurs que la bise se fera principalement entre sexes opposés ou entre femmes. J’ai rarement vu deux collègues masculins s’embrasser tous les matins. Il serait d’ailleurs intéressant de se demander pourquoi la bise est réservée aux femmes ? Peut-être avions-nous déjà avant des mesures de distanciation?

Dans tous les cas, désormais nous serons tous logés à la même enseigne.

 

Pour vivre heureux, vivons masqués!

Le port généralisé des masques en entreprise n’est pas considéré comme obligatoire dans le protocole national de déconfinement du gouvernement. Le document précise néanmoins que si les mesures collectives à elles seules ne suffisent pas à protéger les salariés, le port du masque devient obligatoire.

Parallèlement, si l’obligation au port généralisé du masque est laissée à l’appréciation de l’employeur, il faut préciser que rien n’interdit aux salariés qui le souhaitent d’arborer leur accessoire.

Ainsi donc, nous pourrions tous être masqués! À 1 mètre minimum les uns des autres, nous n’aurons qu’un luxe : celui d’échanger des regards. À charge pour chacun d’y mettre un maximum d’émotions. L’idée a quelque chose de plaisant : ce sera en tout cas le premier défi.

 

S’il existe des regards assassins, l’inverse est forcément vrai aussi. À nous les yeux rieurs, les regards chaleureux, les regards taquins, les regards de connivence, (les regards fatigués aussi, soit dit en passant)…

Nous allons enfin réapprendre à poser le regard les uns sur les autres. Nous regarder, faire attention les uns aux autres, dévisager, scruter …

Distanciation physique oblige, le contact se nouera autrement.

 

Vivre ensemble sans se parler …longtemps

15 minutes maximum. Il va être compliqué d’échanger des confidences.

Car l’entreprise n’est pas qu’un lieu de travail. Pour beaucoup, l’entreprise est un lieu de vie sociale : « vous êtes ma famille », ai-je souvent entendu dire. En effet, certains collègues deviennent plus que de simples relations de travail : on s’en fait des amis. Avec les nouvelles normes sanitaires, il sera compliqué d’échanger en toute confidentialité, d’autant plus que le port du masque rendra les messes basses plus laborieuses.

À cette difficulté, viendra se greffer l’impératif de la durée. Ainsi au-delà de 15 minutes ensemble, on perdrait le bénéfice des gestes barrières (port du masque, distanciation physique) déjà respectés.

 

Une mission commune : réinventer la cohésion

La cohésion en entreprise est un concept qu’on ne se donne pas forcément la peine de décrire. Il s’agit finalement d’un état d’esprit, d’une forme de synergie équilibrée qui créera l’équilibre entre toutes les parties en présence. J’aime bien l’idée de la synergie et de la définition que j’en ai gardé car c’est celle qui me parle le plus : 1+1=3.

L’idée que chaque individu compte, mais qu’additionné à un autre individu, la valeur commune des deux soit supérieure à la somme des deux valeurs individuelles. Comme si en présence, 2 forces communes en créaient une troisième propre, nourrie des 2 forces mères. Comme quand on fait un enfant finalement.

1 + 1 = 3 

 

Pour favoriser la cohésion, les entreprises misent, entre autres, sur des moments de convivialité. C’est dans ces moments de convivialité et d’échanges en effet que chaque salarié, chaque membre de l’équipe est susceptible de partager les valeurs qui lui sont propres et d’échanger avec ses collègues. La cohésion est favorisée par ces mini dons de soi mutuels qui permettront de consolider le groupe.

Les contraintes sanitaires auxquelles nous devrons nous soumettre imposent de repenser la cohésion. Échanger par des regards ne suffira pas, et crier ses valeurs à 2 mètres les uns des autres ne sera pas forcément aisé non plus.

Il faudra se donner autrement. En entreprise, créer de nouvelles plateformes d’échanges sera un véritable enjeu.

 

Créer des lieux d’échange artistique

Le don de soi, par ce que l’on aime et/ou par ce que l’on fait. J’imagine par exemple que les lieux de passage deviennent des lieux d’exposition.

Fresque artistique collective _ cohésion

 Il peut s’agir d’œuvres diverses : des photos, des tableaux réalisés par les salariés … Je me souviens d’un collègue qui réalisait des bandes dessinées admirables et en faisait profiter son service. Au niveau de l’entreprise, c’eût été tout aussi divertissant.

Une très belle initiative également qui existe dans certaines entreprises, les fresques artistiques collectives et participatives.

Ici, chacun apporte de la couleur, une forme, une perspective et la fierté du « je » se conjugue ici au pluriel : elle est belle NOTRE fresque!

 

Concevoir des lettres d’information interne

Selon l’usage qu’on en fait, la communication interne peut être un vecteur de valeurs. Plus que des valeurs générales souvent mises en avant, les supports de communication interne pourront être davantage personnalisés. Post COVID19, autant que l’entreprise (voire davantage), ce sont les individus, leurs expériences, devront être mis en avant, tout en gardant à l’esprit la nécessité de procurer une forme de bien-être ou d’identification collective.

Conseil :  on évitera les expériences de confinement telles que celles que nous avons pu voir à la télévision, mettant en scène des familles et leur quotidien sur le bord de leurs piscines. Abstraction faite du fait que avoir une piscine n’est pas une valeur à partager, moins de 3% des français sont équipés d’une piscine. Le taux d’identification est donc proche de 0. A contrario, il sera bénéfique de mettre en avant les actions solidaires dans lesquelles certains se seront investis pendant la crise : la confection de masques, des maraudes, etc. Il est probable que plus de gens s’identifient, soit parce qu’ils auront fait la même chose, auront souhaité la faire, etc.

 

Faire des choses ensemble sans se toucher : c’est possible.

Les supports de communication interne pourront également assurer le lancement d’actions collectives. Quoi de mieux qu’un projet commun solidaire pour créer du lien? Certains y adhéreront, d’autres suivront de près, d’autres encore de loin, mais tous s’y intéresseront.

L’intérêt d’un projet, c’est justement sa durée dans le temps. Il vit, il est fait de défis, de rebondissements : aussi jouissif qu’une série TV.

 

Accomplir des œuvres individuelles dans une démarche collective

Un de mes amis en Allemagne m’a parlé d’une initiative dans sa ville : Schlange aus Steinen. Des serpents en pierre. L’idée est simple. Chaque personne qui le souhaite ramasse une ou plusieurs pierres, les peint, et vient compléter une œuvre générale. Cette action collective a été mise en place dans certains quartiers lors du confinement, afin de garder un lien entre voisins. Dans l’esprit des cairns, ces monticules de pierre enrichis de chaque randonneur et qui contribuent à baliser les chemins.

En marge des actions solidaires et des animations artistiques que nous avons évoquées précédemment, on pourrait également penser aux actions de …jardinage. La cohésion est un état d’esprit.

 

 

Ce qu’il faut en retenir

Et si nos activités y gagnaient plus de sens ?

 

 

À y réfléchir plus posément, je pense qu’il n’est pas exclu que l’impératif de réinventer les moyens de cohésion en entreprise permette de développer des actions et animations novatrices empreintes de plus de sens.

Les exemples et orientations citées sont autant d’exemples. L’impulsion pour ces actions pourra venir de l’employeur, par le biais de services dédiés (les ressources humaines, par exemple). Mais la dynamique pourra également être générée par les élus du comité social et économique. Les actions de cohésion et d’animations seront autant de projets qu’il sera possible de mettre en place dans le cadre des activités sociales et culturelles.

 

Et la machine à café, alors?

Pour en revenir au symbole de la machine à café, le problème ce n’est pas la machine en soi. La machine à café pourra continuer d’être utilisée en toute sécurité à condition que chacun applique rigoureusement les gestes barrières.

En marge de ces gestes, les entreprises doivent prévoir des mesures renforcées :

– un nettoyage régulier des machines

– la mise à disposition, de lingettes désinfectantes et/ou de gels hydroalcooliques à proximité immédiate desdites machines.

Directement sur les machines, les entreprises pourront également prévoir (ou demander à leurs prestataires de le faire) des stickers de rappel  » Merci de vous nettoyer les mains avant et après usage », ou des stickers de mains, afin de rappeler qu’elles doivent être nettoyées avant et après s’être servi un café ou une barre de chocolat. Et puis à terme, on pourrait l’envisager, les distributeurs automatiques pourront prévoir des étagères dédiées pour la commercialisation de … masques et de gels hydroalcooliques.

Bon à savoir : la gestion des machines à café et distributeurs est généralement assurée par les CSE.

 

Le Bonheur en Boîte accompagne les entreprises et élus CSE dans le développement des loisirs et animations au bénéfice des salariés. 

Je suis à votre disposition pour un projet sur-mesure qui répondra à vos attentes et respectera vos contraintes.

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